Sunday, January 27, 2008

POURQUOI LE CAMION N'A-T-IL PAS ÉVOLUÉ DEPUIS 50 ANS ?

Pourquoi les camions d'aujourd'hui ressemblent-ils autant à ceux des années 60 ?

Et si, face aux contraintes environnementales, énergétiques et urbaines, le camion devait totalement se réinventer ?

Et si les poids lourds actuels ne correspondaient ni aux nouveaux besoins ni aux nouveaux imaginaires de la mobilité ?

Comment expliquer que les industriels de ce secteur n'innovent pas plus
?


C'est pour tenter de répondre à ces quelques questions - et à quelques autres - que nous avons invité des équipes de jeunes designers à venir présenter des concept trucks à un certain nombre de professionnels (constructeurs, transporteurs, distributeurs ...) afin d'essayer de comprendre où pouvaient se dessiner demain les lignes de ruptures par rapport aux poids lourds actuels.

Cet Atelier est organisé en partenariat avec la DRAST (Direction de la Recherche et des Affaires Scientifiques et Techniques) du ministère de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables, et l'ENSCI (Ecole nationale supérieure de création industrielle)

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Cet Atelier s'inscrit dans le cadre de MOBILITÉ(S) 3.0 sur les nouveaux imaginaires de la mobilité et leurs conséquences directes sur la conception de nouveaux produits et de nouveaux services aux gens qui bougent.

Il fait suite, notamment à l'Atelier >Pourquoi la voiture a-t-elle aussi peu évolué depuis 50 ans ? et sera suivi en avril par un autre Atelier sur le thème Pourquoi les transports publics ont-ils aussi peu évolué depuis 50 ans ?

Thursday, January 17, 2008

SAN FRANCISCO 2028 ?

C'est à la fois assez déconnant et très réjouissant, et cela change des sempiternelles mêmes visions sur la ville et les transports de demain. 

Alors de quoi s'agit-il précisément ? Et bien c'est le résultat d'une démarche de deux jeunes artistes, Packard Jennings et Steve Lambert, qui ont été voir des architectes, des urbanistes et des spécialistes des transports et qui leurs ont posé une question toute simple What would you do if you didn’t have to worry about budgets, bureaucracy, politics, or physics ? 

De toutes les réponses recueillies, ils ont tiré six posters qui explorent aussi bien ce que pourrait un métro convivial, qu'un stade de foot transformé en potager ou la ville devenue une vaste réserve naturelle. Le résultat est un petit bonheur d'idées qu'on aimerait tester tout de suite. (voir toutes les images ). 
 

Monday, January 14, 2008

LIGHT MOBILITY : ET SI C'ÉTAIT CELA LE NOUVEAU MODÉLE ?

Parfois l'actualité se fait un malin plaisir de synthétiser en une seule et même journée une grande mutation. Ce fut le cas ce vendredi 11 janvier 2008 avec, d'un côté, le lancement de la Nano par Tata, et, de l'autre, l'ouverture du Salon de Détroit marquée par la grosse déprime du trio GM-Ford-Chrysler. Un trio prisonnier du modèle "toujours plus gros, toujours plus lourd", et qui, incapable de se réinventer, se retrouve aujourd'hui dans une situation financière et industrielle catastrophique.

Juste une question face à cela : et si le 11 janvier devait rester le jour où l'on a tout simplement changer de modèle automobile ?
Et si le rickshaw devenait le modèle urbain du XXI° siècle ?
Une hypothèse sur laquelle on avait déjà beaucoup travaillé pendant le Tour du monde notamment en Asie, et que l'on pourrait résumer en trois slides.
(Voir le Cahier Light Mobility)




Ce qui est certain c'est qu'aujourd'hui cette approche light mobility irrigue déjà l'imaginaire de certaines franges des jeunes générations amenées à réfléchir aux voitures du futur.
Preuve en est ce projet de Globetrotter, imaginé par un jeune indien, Harsha Ravi, dans le cadre du concours Young Designer of the Year organisé par le magasine australien Wheels.




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Voir aussi sur ce sujet le précédent post, avec les réflexions de l'armée américaine sur la voiture du futur, et plus particulièrement cette notion de "low-speed vehicle"

Sunday, January 06, 2008

ARMÉE : DU HUMMER A LA VOITURE DE GOLF ?

Les changements climatiques et le baril de pétrole à plus de 100 $ vont-ils conduire l'US Army à réinventer, entre autres, la voiture du futur ?

On peut se poser la question tant ces deux sujets vont devenir cruciaux pour elle dans les années à venir, et ce aussi bien sur le plan stratégique que de l'approvisionnement énergétique. Il faut, en effet, savoir qu'elle est aujourd'hui déjà la première consommatrice d'énergie au niveau mondial, avec une facture de plus de 13 milliards de dollars en 2006 !!! S'ajoute à cela le fait que le carburant représente à lui seul plus de 70% du tonnage transporté sur un champ de bataille !!! Si la guerre de demain c'est, outre l'électronique, la rapidité et la souplesse, on comprend que l'armée américaine va devoir revoir tout son mode de fonctionnement.

En 2006, un lieutenant-colonel de l'US Air Force, Michael Honistechek, avait publié un article intitulé "La Guerre sans pétrole : un catalyseur pour une véritable transformation". (le document War without oil est téléchargeable )
Le Pentagone en tire aujourd'hui les conséquences en s'interrogeant, notamment, sur le type de véhicule terrestre dont pourraient être dotées ses troupes dans les décennies à venir.

En mai dernier, le The Boston Globe, rapportait une information passée inaperçue mais qui révélait que l'US Air Force prévoyait d'acquérir d'ici 2010 des jeeps light, directement inspirées des voitures de golf. Des voitures qui ne dépasseraient pas les 40 km/h, et dont la consommation n'excéderait pas les 6 litres au 100 !!! Soit exactement le contraire de ce qui fut le symbole de cette armée américaine depuis 20 ans, le fameux Hummer de GM (25 litres au 100, lui !!!). (l'article Environmental defense in extenso, )

Et le journaliste d'expliquer "These "low-speed vehicles" are just one part of a broad effort by the American military to drastically reduce its use of traditional fossil fuels at a time when global oil markets are unstable, gas prices are approaching historic highs, and climate change is increasingly a matter of bipartisan political concern. In scale and coordination the effort is not the Manhattan Project some critics say is needed. But as a loose collection of initiatives, it is impressive in its breadth, encompassing the everyday and the exotic: from energy efficient windows and light bulbs and geothermal plants to research into jet fuel that can be made from weeds, portable generators that run on plastic waste, and even a fleet of satellites to harvest solar power from space."
"It also, some analysts say, could have a dramatic impact on the broader effort to move society away from fossil fuels. The American military has a storied record as a technological innovator: the computer, the commercial jetliner, and the Internet originated from military research and transformed modern life. And with billions to spend it can provide a major proving ground for new energy technologies developed in the private sector."

Alors à quoi pourrait ressembler ce futur "low-speed vehicles" ?
Les pistes développées par GM avec son Hummer O2, par la Nasa avec son Lorax ou Venturi avec sa voiture écolo, voir, pourquoi pas ? , celle de MDI avec sa OneCATs à air comprimée, apparaissent pas forcément inintéressantes.


De façon très discrète, l'armée américaine prépare ainsi juste une vraie révolution automobile autour de cette notion de "low-speed vehicles". Concept qui rentre en résonance avec nos réflexions sur la "light mobility" et qui confirme que le modèle automobile tel que nous l'avons connu depuis 50 ans est en train de disparaître doucement. Mais qui s'en plaindra ?

Sur les analyses de l'armée américaine concernant le changement climatique et ses éventuelles conséquences stratégiques, voir le très révélateur rapport National security and the threat of climate change.

Friday, January 04, 2008

ARMÉE : 2 000 ANS D'ÉCART, MAIS LA MEME LOGIQUE ...

Dans le livre Mutations, publié en 2001 par Actar à l'occasion de l'exposition éponyme organisée par Arc en Rêve à Bordeaux, la première partie a pour titre "Comment construire une ville / Roman Operation System". Un groupe d'étudiants d'Harvard y présentent les éléments de base pour jouer à une sorte de Sim's City mais à l'époque de l'Empire romain. "Construire des villes est l'acte le plus important de production (et de reproduction) à l'intérieur de la société et, en tant que tel, l'entité à travers laquelle Rome exprime le plus clairement ses aspirations mondiales et les affine" expliquent-ils. "Chaque ville pour être complète, est dotée d'un ensemble d'éléments standardisés qui servent à affirmer et maintenir l'autorité impériale"



Le plan des villes romaines, quelque soit le contexte local, s'organisait, en effet, toute selon le même schéma rectangulaire traversé par deux voies principales (le cardo et le decamus). Ce schéma s'inspirait directement de l'organisation des camps des légions romaines qui avaient bâtit l'Empire. L'impérialisme passait à la fois par les armées et par l'urbanisme. L'histoire s'est ensuite de nombreuses fois répétée partout dans le monde, et notamment en Afrique ou en Amérique du Sud.

Deux milles ans après, la même histoire est-elle toujours en train de se poursuivre ? On peut le penser et notamment après la lecture de l'excellent America Town de Mark L. Gillem, auteur qui a la particularité d'être un ancien officier de l'US Air Force devenu aujourd'hui professeur d'architecture à Univeristy of Oregon.


Sous-titré de façon très éloquente Building the Outposts of Empire, ce livre nous montre comment, à l'image de Rome, les États-Unis ont exporté - et exporte toujours - leur mode de vie à travers la conception de leurs bases militaires directement inspirées de leurs banlieues. Tout y est, des petits pavillons entourés de gazon aux malls commerciaux avec toujours les mêmes enseignes de fast food. On est parfois très très loin de la base militaire, pour se retrouver plutôt dans n'importe quelle Gated communities américaine. Ce qui nous ramène bien évidement à la question de savoir qui aujourd'hui, des bases militaires ou des gated, copie qui ? Le plan et les photos de bases américaines valent, de ce point de vue, tous les discours.


Pour aller plus loin, voir mais aussi la très bonne analyse du magasine Courant