Sunday, June 08, 2008

QUAND LA SÉCURITÉ EST PLUS RENTABLE QUE LA PAIX



"Len Rosen , éminent banquier d'affaires israélien, tint au magazine Fortune les propos suivants : "La sécurité compte plus que la paix." Pendant la période d'Oslo, " on comptait sur la paix pour assurer la croissance. A présent, on mise sur la sécurité comme moyen d'empêcher la violence d'entraver la croissance". Il aurait pu aller plus loin : la fourniture de produits liés à la "sécurité" - en Israël et à l'étranger - est directement responsable d'une bonne part de la phénoménale croissance économique que connaît Israël depuis quelques années." (...)

(...) "Comme de plus en plus de pays se transforment en forteresses (on érige des murs et des clôtures de haute technologie entre l'Inde et le Cachemire, l'Arabie Saoudite et l'Irak, l'Afghanistan et le Pakistan), les "barrières de sécurité" deviendront peut être le plus vaste marché du désastre d'entre tous. C'est pourquoi Elbit et Magal (les deux sociétés qui ont conçu le mur qui entoure une partie d'Israël - ndla) ne se formalisent pas de la réprobation que suscite un peu partout dans le monde ce mur - en fait ces sociétés y voient plutôt une forme de publicité gratuite. "Les gens se disent que nous sommes les seuls à avoir fait l'expérience de cet équipement dans la réalité", expliqua Jacob Even-Ezra, PDG de Magal. Depuis le 11 septembre, le prix des actions d'Elbit et de Magal a plus que doublé - rendement tout à fait usuel pour les titres israéliens du domaine de la sécurité intérieure." (...)

(...) "Le hasard n'est pour rien dans le fait que la décision d'Israël de situer le "contre-terrorisme" au centre de son économie d'exportation a coïncidé avec l'abandon des négociations de paix."

On est pas obligé d'être d'accord, mais l'analyse que développe Naomi Klein dans son dernier livre The Shock Doctrine. The Rise of Disaster Capitalism (La Stratégie du Choc, en français), sur l'évolution d'une partie de l'économie israélienne dans le marché de "la sécurité", est loin d'être inintéressante.

Elle rejoint en tout cas certaines de nos analyses sur les mutations urbaines du XXI° siècle.
Voir Et si les villes privées et fortifiées devenaient une banalité ?, et une partie des questions que nous nous posons dans la cadre de Catastrophic Cities, et notamment sur ce sujet de l'obsession sécuritaire.

Voir sur ces sujets, l'excellent site Subtopia, qui est une véritable mine d'informations sur la militarisation de l'urbanisme dans le monde aujourd'hui.

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(Cliquer sur les slides extraits de Wall City pour les agrandir)