Monday, August 11, 2008

GERMAN RICKSHAW ?

En juin 2007, lors de notre Tour du Monde, et après plusieurs mois passés entre l'Inde, le Japon, le Vietnam, le Laos, le Cambodge et la Thaïlande, nous avions sorti un document intitulé LIGHT MOBILITY - Et si l'Asie permettait de penser autrement la mobilité urbaine ? Ce document dont je vous ai déjà donné quelques aperçus dans de précédents posts (dont ) , a été présenté à un certain nombre d'entreprises partenaires de Transit-City, comme Renault, le groupe PSA, Véolia Transport et la SNCF.
Et je dois vous avouer que défendre l'idée que le rickshaw pourrait être une des figures de la voiture du futur a, parfois, engendré chez certains de mes interlocuteurs des regards plus que sceptiques. Mais qu'importe ! C'est le rôle de notre think-tank d'émettre et de défendre certaines hypothèses a priori incongrues.

En gros notre hypothèse sur ce sujet, se fondait sur trois questions

- Et si on inversait nos façons de penser ?

- Et si là où l'on voyait du rétrograde se dessinait plutôt du futur ?

- Et si l'Asie était ce formidable réservoir d'idée pour la mobilité urbaine de demain ?


A partir de ces questions, nous avions, entre autres, émis l'hypothèse que si le rickshaw était dans les pays pauvres un moyen de mobilité pré-automobile (entre la moto et la voiture), il pourrait très bien devenir, dans les pays riches, un produit post-automobile. C'est à dire un moyen de locomotion qui permettrait de répondre à la demande de tous ces gens qui dans les nations opulentes "décrochent" de l'automobile telle qu'elle est aujourd'hui (grosse, lourde, polluante) pour un moyen de transport plus light et plus écolo.

Alors quand j'ai découvert récemment que Volkswagen imaginait parmi ses pistes de réflexions sur la voiture en 2028 un rickshaw, je me suis dit que nous nous étions pas forcément tromper.


Alors évidement le rickshaw allemand est plus technique et plus évolué que ceux que l'on peut voir dans les rues asiatiques - s'inspirant plus d'une super-poussette transformer McLaren que d'un grossier trois roues pétaradant de MumbaÏ ou Kuala Lumpur - reste,qu'il s'agit bien dans la forme et l'esprit d'un rickshaw. La seule plus value de VW est de l'avoir imaginé encastrable (dans une optique de libre service) et hyper-communiquant. Sur le fond rien de très nouveau par rapport à ce que proposent les constructeurs japonais ou les équipes américaines du MIT depuis plusieurs années.
La surprise vient que ce soit les apôtre de la voiture puissante qui proposent cela. Comme si malgré leur rodomontades actuelles pour lutter contre d'éventuelles normes anti-pollution trop restrictives, les constructeurs allemands avaient enfin compris enfin que la voiture telle qu'elle existe aujourd'hui (et telle qui la produise) était en bout de course.

Mais pourquoi sur ces propositions - et notamment le trois roues light - attendre 2028 ?

Qu'est-ce qui interdit, en effet, à VW de sortir ces super-rickshaw dès maintenant notamment dans l'optique des petites voitures en libre-service que veulent promouvoir un certain nombre de grandes villes ? Manque de courage ? Refus de voir qu'il faut tout remettre à plat en matière automobile ? Probablement un peu des deux. On ne se défait d'une culture qui a valorisé la puissance et la vitesse en quelques années. Chez VW, la culture Coccinelle et Combi des années 60 est oubliée depuis longtemps. Et pourquoi changer quand tous les gros modèles VW se vendent aussi bien auprès des nouveaux riches ou de certaines élites politiques. En Chine, tous les dignitaires du Parti Communistes roulent en Audi et Volkswagen. (Autour de la place Tien An Men, toutes les voitures officielles des potentats du PC sont allemandes.)

Reste qu'au delà de ce constat très factuel sur la communication de Volkswagen et le positionnement de la marque, l'hypothèse que la voiture de demain puisse ressembler à des super petits Rickshaw automatisés, avait déjà été évoqué par certains designers de la marque lors du LA AutoShow de Los Angeles en novembre 2007 à l'occasion du concours organisé sur le thème "Imagine the car in 2057". (voir les images ci-dessous - et toutes les projets du concours dans notre Cahier AUTOS - La fin d'une certaine histoire ?)

La bonne nouvelle de ces opérations d'images, pourrait être que ce qui paraissait relever de la science-fiction il y a encore quelques mois, devienne grâce à la crise économique et écologique rapidement la réalité de demain ... et non d'après-demain.