Friday, January 16, 2009

ALGESIRAS TRANSIT


"Algésiras est un port industriel planté dans un décor rocailleux et aride, des cimenteries, des conserveries, des entrepôts, des parkings, quelques centres commerciaux et une espèce de ville où les touristes en transit pour l'Afrique du Nord dorment rarement plus d'une nuit. Les gros ferries côtoient les cargos venus de toute la Méditerranée et quelques petit bâtiments de la marine espagnole." (...) 
(...) "La chambre était propre, avec un carré de douche, un lit à deux places, une vieille penderie, des murs recouverts de crépi, une photo du roi, une icône de la Vierge et une petite aquarelle assez moche, c'était mieux que tout ce que qu'on avait connu dans les usines-à-roupiller, les Robotels, One-Shot Nite, Safety Sleep, Honzaï Box, ou pire encore les Subzones établies dans d'anciens parkings, tous ces machins à conteneurs d'habitation d'urgence dans lesquels on avait passé nos nuits depuis qu'on s'était tirés du Centre de regroupement." (...)
Ce sont juste deux courts extraits de "Comme le fantôme d'un jazzman dans la station Mir en déroute", le dernier Maurice G. Dantec, et cela décrit bien ce qu'est une ville de transit ou une ville frontière, curieusement quelque chose de rarement sympathique. C'est aussi, dans le roman, le début d'une cavalcade déjantée et vitaminante en Afrique.