Tuesday, July 28, 2009

ET SI LES ARCHIS QUITTAIENT ENFIN KRYPTON ET GATTACA ?

Je sais pas pour vous, mais moi je n'en peux plus de tous ces beaux projets tout blancs, aseptisés, sans vie, que ne cessent de nous présenter les sites et les blogs d'architecture. Et le pire c'est que cela vient du monde entier, comme si cet esthétisme bas de gamme dont sont porteurs des gens comme Zaha Hadid ou Portzamparc (les deux plus grandes fausses valeurs de l'archi actuelle), pouvait être une réponse au défi urbain du XXI°.

Moi quand je vois ces projets, je pense à deux choses.

D'abord à Superman et plus particulièrement à Krypton, planète sur laquelle est né notre super-héros avant de rejoindre la terre pour sauver l'Amérique.
Toute l'imagerie de Krypton, que ce soit dans les comics ou les films, est assez minable (voir ci-dessous) mais semble toujours inspirer les "Hadid-Portzamparc & Co". C'est le modernisme cheap des années 50, quand on s'imaginait encore que l'architecture en forme de fusée ou d'électroménager était le comble de la modernité.


La bonne nouvelle dans Superman- et ce d'entrée -, c'est que Krypton disparaît lors d'une catastrophe. Mais cela, je crois que Hadid ne s'en est toujours pas remise, et rêve depuis, avec quelques autres, de reconstruire Krypton sur terre. Arghhhh !!!

Et là, subitement, me vient une idée "Et si on contactait cet allumé de Roland Emmerich pour qu'il nous mette toutes ces jolies tours blanches insipides dans son prochain film, qu'il s'empresserait immédiatement de détruire ?" (voir nos posts et ) On se sentirait un peu vengé, non ?

L'autre truc qui me vient à l'esprit devant ces projets, est bien évidement Gattaca et son univers aseptisé où rien ne dépasse et où rien ne vient gâcher la perspective forcément géniale voulue par l'architecte. C'est bien sur juste un enfer, mais on sent que nombreuses sont les "pseudo-stars" de l'architecture qui rêvent de ce genre de villes, que n'auraient pas renié les joyeux Albert Speer ou Oscar Niemeyer.

Evidement certains, plus malins que d'autres, ont compris que ce genre de vision architecturale ne correspondait plus forcément aux nouveaux imaginaires urbains en attente d'autres codes que ceux inspirés des comics de la fin des années 40.

Parmi les malins, on peut bien évidement compter sur l'inénarrable Rem Koolhass qui vient de se voir confier la réalisation à Bangkok de la tour MahaNakhon. Tour dont la principale caractéristique visible ci-dessous, est d'être en bonne partie complétement destructurée. Vue de loin, elle devrait même donner l'impression d'être soit pas totalement finie, soit en partie détruite. A ce propos, je pense que l'influence de Ben Laden sur les imaginaires architecturaux mériterait un jour d'être mieux analysée. Un peu comme si, pour certains architectes, une tour ne pouvait plus être un objet trop fini et trop formaté comme celles du World Trade Center. (Idée à creuser, peut-être ?!?!)

Bon, c'est vrai que le projet de Koolhass est entièrement pompé sur celui de Herzog - de Meuron pour New-York (image ci-dessous et beaucoup plus, ) Mais notre ami hollandais est coutumier du fait. Quand une idée lui plaît, il aime la dupliquer (voir )

Alors devant tous ces projets qui se ressemblent tous plus ou moins, quand certains imaginent d'autres choses, on ne peut que se réjouir.

Parmi ceux qui tentent d'innover, citons l'agence Axis Mundi’s et son projet de tour pour le Moma de New-York (images ci-dessous) en remplacement de celle de Nouvel. Tous les détails, .

Enfin une autre approche.

Enfin un autre esthétisme.

Enfin une autre façon d'imaginer la tour comme une vraie ville verticale et pas comme une fusée ou un Frigidaire.

Moi, j'adore et cela me fait penser à cela et cela.

Thursday, July 23, 2009

Tuesday, July 21, 2009

LA FIN DE RIO, DE ROME, DE LOS ANGELES ET DU RESTE ....

Rio de Janeiro détruit.





Rome à terre.




Los Angeles englouti.






Et si on s'amusait, juste comme cela pour le fun, par foutre en l'air Rio de Janeiro, Los Angeles, Rome et Hong-Kong ?

C'est probablement la question toute bête que s'est posée l'inénarrable Roland Emmerich, réalisateur, entre autres, des très catastrophistes Independence Day et The Day After Tomorrow.

Bref, un garçon qui ne conçoit pas de faire un film sans bousiller au moins la moitié de la planète et détruire une petite quinzaine de métropoles. Chacun son truc !!!

Alors, on aime ou pas, reste que sur le plan des visions urbaines, c'est souvent impressionnant et pas forcément toujours à côté de la plaque (voir ).

Le seul problème semble pour Emmerich de trouver un prétexte, puis ensuite une histoire, pour tout casser. Après les extra-terrestes ou le réchauffement planétaire, il s'est, cette fois-ci, emparé de la 2012 doomsday prediction, un truc mystico-apocalyptique qui nous prévoit la fin du monde en 2012, et dont il a tiré un film appelé ... 2012.
En attendant la sortie à l'automne prochain aux Etats-Unis, vous pouvez toujours regarder les très impressionants trailers, .

Et là, notre réalisateur allemand s'est amusé. Et vas-y que je t'écroule la basilique Saint Pierre de Rome, le christ de Rio, que je te noie des monastères tibétains en Himalaya sous un mega tsunami (si, si, il a osé !!!) ou, carrément, que je te fasse tomber Los-Angeles dans la faille de San Andreas, sans oublier de carboniser une petite centaine de tours à Hong-Kong et autres babioles du même acabit.

Bref du grand art, que ne réussit même pas à gâcher l'inanité du scénario, car cela on en a l'habitude, et on y fait même plus attention.

Restent des images très efficaces qui, quoi qu'on en dise, forcent d'une façon ou d'une autre à réfléchir sur la fragilité de nos villes face aux catastrophes naturelles ou non. (voir ).

Je ne sais pas pourquoi, mais moi je ne réussis pas à voir dans ce genre de fictions que des mauvais films de catastrophes, mais au contraire, de formidables stimulateurs pour se forcer à penser demain juste un peu autrement (voir , et )



Sans oublier côté images choc, .

Friday, July 17, 2009

BETWEEN DEMOLITION AND REBURBIA !!



L'Amérique n'en finit pas de se poser des questions sur le devenir de sa suburbia.

Cela a commencé au printemps dernier lors de la brutale augmentation du baril de pétrole qui a fait comprendre aux américains combien leur système était fragile car lié à une énergie pas chère (voir , entre autres)

Et puis tout cela c'est fortement accéléré avec la crise des sub-prime et la crise économique qui a soudainement mis à mal des villes entières. C'est aujourd'hui tout le tissus urbain du pays qui est en pleine mutation (voir ou ). Des villes comme Philadelphie et Detroit pensent leur futur autour du concept de ville-jardin ou de ville-ferme (voir et ).

Aujourd'hui la situation est tellement grave dans certains coins (voir ), que l'unique solution semble être la destruction de quartiers entiers comme à Flint dans le Michigan. Voir à ce sujet l'article du NYT titré "An Effort to Save Flint, Mich., by Shrinking It" et illustré par la photo ci-dessus sur laquelle on peut lire "Demolition means progress".

Extraits de l'article "Instead of waiting for houses to become abandoned and then pulling them down, local leaders are talking about demolishing entire blocks and even whole neighborhoods.

The population would be condensed into a few viable areas. So would stores and services. A city built to manufacture cars would be returned in large measure to the forest primeval.
" (...)

(...) "Planned shrinkage became a workable concept in Michigan a few years ago, when the state changed its laws regarding properties foreclosed for delinquent taxes. Before, these buildings and land tended to become mired in legal limbo, contributing to blight. Now they quickly become the domain of county land banks, giving communities a powerful tool for change.

Indianapolis and Little Rock, Ark., have recently set up land banks, and other cities are in the process of doing so. “Shrinkage is moving from an idea to a fact,” said Karina Pallagst, director of the Shrinking Cities in a Global Perspective Program at the University of California, Berkeley. “There’s finally the insight that some cities just don’t have a choice.”
" (...)

Pour aller plus loin sur ce phénomène des shrinking cities, voir notre Atelier du mois de mars dernier .

Mais évidement les démolitions ne peuvent pas être la seule solution au retrofiting de la suburbia américaine, comme le montre le lancement, il y a quelques jours, du concours d'idées Reburbia, organisé par Dwell Magazine et Inhabitat.com.


Voilà le brief : "With the current housing crisis, the sub-prime mortgage meltdown, and rising energy costs, the future of suburbia looks bleak. Suburban communities in central California, Arizona and Florida are desolate and decaying, with for sale and foreclosure signs dotting many lawns.

According to the US Census, about 90% of all metropolitan growth occurred in suburban communities in the last ten years. Urbanites who loathe the freeways, big box stores and bland aesthetics stereotypical of suburbia may secretly root for the end of sprawl, but demographic trends indicate that exurban growth is still on the rise.

In a future where limited natural resources will force us to find better solutions for density and efficiency, what will become of the cul-de-sacs, cookie-cutter tract houses and generic strip malls that have long upheld the diffuse infrastructure of suburbia ? How can we redirect these existing spaces to promote sustainability, walkability, and community ? It’s a problem that demands a visionary design solution and we want you to create the vision !
"

C'est clair. Il s'agit ni plus ni moins de repenser entièrement tout l'urbanisme tel qu'il s'est développé aux Etats-Unis et ailleurs depuis cinquante ans. Joli et passionnant challenge !!

Sans attendre les résultats de ce concours d'idées, qui seront annoncés le 19 août prochain, je voulais juste apporter ma modeste pierre à cette réflexion sur les évolutions possibles des suburbs sous forme d'un clin d'oeil, avec les deux photos ci-dessous réalisées par l'artiste Simon Boudvin.



Ou quand un modèle architectural et urbanistique est poussé jusqu'au bout de son absurdité.

Thursday, July 16, 2009

CHICAGO, THE FIRST INVERTED CITY ?




Et si dorénavant la croissance de Chicago ne devait plus se faire dans ses périphéries, mais dans sa zone centrale à partir d'un urbanisme en profondeur ?

C'est à cette hypothèse de travail a priori un peu saugrenue, qu'ont voulu s'atteler trois jeunes architectes (Ryan Johnson, Darya Minosyants et Lehnerer Alex) dans le cadre d'une réflexion organisée par l'UIC School of Architecture et intitulée "Off-Grid Scenarios: solutions for the endless city".

Sur leur réponse "Chicago Rules: inclusionary regimes within the American city" illustrée en partie par les images ci-dessus, vous trouverez toutes les explications .

Voilà le cadre de leurs réflexions : "Capable of existing in any American city, ‘off-grid scenarios’ is tested in Chicago, the city that has been historically described as the endless city.

In Chicago, disturbances within the grid provide foundations for opportunities and create difference for the city. In order to emphasize these moments, we propose turning them into a new monumental system or infrastructure, which reflects its context and re-uses it in a new, experimental way.

These new urban monumental infrastructure questions ‘building-as-landscape’ scenarios, begging the question of what kind of building the city becomes. Historically, the pre-existing layered infrastructures of American cities like Chicago have already informally addressed this phenomenon.

Our proposal takes this notion of city-as-building to the next level, giving it a sense of monumental importance. In addition, the proposed scenarios establish new connections with the existing urban grid, a defining characteristic of American cities.
"


Evidement en voyant ces plans, je n'ai pas pu ne pas penser à la bande-dessinée de Moebius "The Long Tomorrow", dont je vous ai déjà parlé dans Piranese à Bangkok et dont vous trouverez une emblématique illustration ci-dessous.


Et évidement encore, je n'ai pas pu m'empêcher d'imaginer à quoi pourrait ressembler une poursuite automobile dans 50 dans les rues creuses de Chicago.
Début de réponse ci-dessous avec ces quelques planches toujours issues de la BD de Moebius.


Sur un sujet très proche, voir Quand Tsahal s'apprête à crédibiliser Blade runner.