Wednesday, December 22, 2010

LES FAVELAS COMME TERRAINS DE JEUX

En analysant dans un post datant de juin 2009, le cultissime "Grand Theft Auto 4", je m'étais demandé si le fait d'être un tueur permettait de mieux naviguer dans la ville ?.

Et je vais vous avouer que c'est un peu la même question que je me pose ici à Rio en essayant de mieux de comprendre l'organisation et l'économie des favelas (voir ). Pour un observateur extérieur, le système est tellement mystérieux que seul les oeuvres de fiction, et notamment des films comme "Cidade de Deus" ou "Tropa de elite" permettent d'approcher de plus ou moins près la réalité de la violence qui s'y déploient et des réseaux de narco-trafiquants qui les contrôlent.

Et même s'il est hors de question de réduire la vie de ces bidons-villes à cette seule violence, force est de reconnaître que c'est l'image que nous en avons. Et cette perception est encore accentué depuis plusieurs années avec certains jeux vidéo, comme "Mercenaries 2", ou plus récemment, "Call of Duty - Modern of Warfare 2", dont plusieurs missions se passent les favelas de Rio (voir images ci-dessus), confirmant ainsi le statut de ferral city que les américains donnent à ces morceaux de villes depuis quelques années (voir ). Et malgré tous leurs défauts - notamment idéologiques - ces jeux permettent d'avoir une image assez juste de toute le système de ruelles qui irriguent les dizaines de milliers d'habitations de ces villes verticales (voir la réalité, et une vidéo du jeu).


Mais cette idée de faire des favelas de nouveaux terrains de jeu pour gamers, se retrouvre aussi, mais de façon beaucoup plus littérale, avec le foot, autre symbole par excellence du Brésil.

Prenant acte que pour beaucoup de jeunes le sport se passe surtout en dehors des stades traditionnels et des clubs officiels, des jeux comme Fifa Street offrent une multiplicité de terrains de foot informels, dont bien évidement ceux des favelas. Des terrains qui, ici au Brésil, ont une vraie signification sociale, puisqu'ils apparaissent pour beaucoup comme un moyen de sortir de la pauvreté (voir ).

Mais des terrains qui ont aussi la particularité d'avoir des formes étonnantes, comme le montre la série O Campo du photographe Joachim Schmid.


On retrouve là l'idée que les villes se transforment peu à peu en stade. Idée qu'une marque comme Nike a très largement banalisée via son marketing particulièrement malin, car en phase avec les nouvelles pratiques sportives et, surtout, les nouveaux imaginaires urbains (voir et ).