Thursday, January 05, 2012

POURQUOI TANT D'IMAGES ?

" Pour qu’une époque bascule, il faut bien que quel quelque chose de la vraisemblance ou de la ressemblance vacille, que le grand tableau des choses se fissure, se morcelle, éclate dans des directions différentes.
Seulement voilà.
Dire cet éclatement est une chose, en montrer les réserves d’imagination dont il est porteur : une autre.
On n’apprend pas de la même manière avec les mots et avec les images. On ne lit pas un Altas de la même manière qu’un livre imprimé. L’archéologie du savoir visuel a au moins un avantage sur l’archéologie du savoir : elle nous rappelle qu’il n’est pas besoin d’être philosophe pour penser, et que la science n’a pas toujours le dernier mot. Les images sont des échantillons du monde qui appartiennent à tous les hommes. Elles sont une sorte d’inventaire de nos états psychiques et corporels. 
Les faire travailler de concert avec le savoir n’est pas seulement ajouter une pierre à l’histoire de l’art, comparer les époques, en jauger les possibilités, c’est comme le fit Aby Arburg (1866 -1929), et à sa suite le philosophe Georges Didi Huberman : accepter de vivre et penser comme un revenant, accepter d’inquiéter et de creuser la mémoire inconsciente des images.
Cela conduit à se libérer de la seule emprise de la mélancolie pour faire de la mémoire une véritable mémoire inquiète remontant le temps au double sens du terme, c’est à dire aussi en le découpant autrement."
Souvent, on me demande pourquoi dans ce blog, je mets tant d'images pour parler de prospective. Je crois avoir trouvé une partie de la réponse dans les lignes ci-dessus. Elles viennent de , et servaient de présentation au superbe "L'oeil de l'histoire Volume 3 : Atlas ou Le gai savoir inquiet " de Georges Didi-Huberman.

Voir "Fragments d'un monde nomade".