Thursday, July 04, 2013

LES PLUMES DANS LE CUL COMME IDÉAL DE MOBILITÉ ?

Comme souvent au départ il y a une seulement une image, en l'occurrence cette pub Nike datant de quelques années destinée à annoncer l'ouverture d'une boutique de l'équipementier américain sur les Champs Elysées. Associer les codes du french cancan avec ceux du sport, et du basket en particulier, n'était a priori pas évident, mais il faut reconnaitre que ça marche.

Cette pub m'a évidement renvoyé à une autre campagne Nike dont je vous ai déjà parlé (voir Run fast = speed sex in the city ?), et qui était un véritable hymne à une certaine mobilité nocturne, débridée et ouvertement tournée vers le cul. Le footing ne servant, en gros, qu'à draguer et, ensuite, à s'envoyer en l'air. Si la campagne "run unleashed" était internationale, il n'y avait que dans la version française où l'on voyait un superbe cul, confirmant en cela la réputation sexy de Paris.

La question que je me suis alors posé devant ces images, fut toute simple; existe-il aujourd'hui une oeuvre qui fasse l'apologie d'une mobilité sexy, joyeuse et totalement transgressive ? Bref, une oeuvre qui serait une véritable ode à une mobilité qui ne serait prétexte qu'à une certaine débauche sexuelle - voir "la bite à l'air comme idéal de mobilité ?"

La seule réponse qui me soit venue à l'esprit est évidement l'incontournable "The Adventure of Priscilla, Queen of the Desert", premier (et seul ?) road movie queer transformant un voyage a priori pas très glamour (la route Sydney-Alice Spring dans le parfois très beau - mais aussi très ennuyeux - outback australien) en une épopée déconnante et jouissive.

Ce film est l'un de ces rares moments magiques où la rencontre entre deux mondes totalement opposés (celui des queer et celui des ploucs du bush) aboutit non seulement à une véritable apologie de la différence et de la tolérance sexuelle, mais aussi l'émergence de ce que pourrait être réellement le transport revu et corrigé par les codes de la gay pride associés à ceux de Burning Man. Et oui, on peut toujours rêver !!

Ces images renvoient forcément à "et si c'était à Burning Man que s'inventait la mobilité du futur ?", mais font aussi ressortir la terrible banalité des mobilités d'aujourd'hui et donc le besoin de rapidement les réenchanter - voir et  des axes de réflexions.

Alors c'est décidé, Transit-City prépare pour l'année prochaine un séminaire sur les "mobilités déconnantes" au cours duquel on parlera beaucoup de fêtes, de sex et - peut-être - de plumes dans le cul. Le terme "déconnant" est à prendre au premier degrés, c'est à dire de façon très joyeuse, positive et prospective.