Thursday, December 22, 2016

ET SI LE DRONE TUAIT L'USINE ?

Parfois certains projets sont tellement en phase avec certaines de vos visions que vous ne savez pas s'il faut rajouter quelque chose. 

C'est le cas aujourd'hui avec "The Mobile Factory" du jeune singapourien Mark Andrew Lee dont la façon de penser les modes de productions du futur rejoignent totalement les travaux de Transit-City sur l'évolution des modes de production et du monde du travail demain.

Une des hypothèses est que le drone, la basket et le mobile font faire éclater le monde industriel né au XIX° siècle - voir "Et si la nouvelle révolution industrielle ..."

Une autre hypothèse est que le logement va redevenir un lieu de production à part entière  - voir "Et si c'était le travail qui devait révolutionner l'habitat ?" et "Et si le travail de demain s'inventait à la maison ?"

On est dans la lignée de notre question "Du post au pré-fordism ?"

"Overworked labourers, horrible working environments, and animal-like treatments, all for the sake of increasing efficiency. These are the stigmas that come along with the conventional factory.  
Companies like Pegatron and Foxconn have both overworked and forced its employees into detrimental actions such as suicide. This is an unsustainable form of manufacturing. How then, can we introduce a more humane and still efficient solution? 
Enter the Mobile Factory. Gone are the days of working tirelessly in a numbing ever stagnant environment with poor conditions. Now if you wish to be a factory worker you simply sign up for it on the Mobile Factory App and it will brief you on the safety procedures and instructions. An air drone will then be buzzed through the app every morning to bring you the materials needed to get started, allowing you to work anywhere throughout the day. Once you have finished, simply notify the app and the drone will return to receive the assembled components. 
As the world continues to advance, so too must perceptions about the possibilities of industrial realities. The Mobile Factory strives to be a 21st century minded factory in a 21st century world." -
Oui, présentée comme cela la vision peut paraître un peu simpliste, mais elle a au moins le mérite de poser les bonnes questions tant sur le plan de l'évolution du travail que de la ville.

Le travail industriel, ne va plus être une question de lieux, mais de réseaux et de mobilité.

La figure de la méga usine apparue à la fin du XIX° siècle avec la révolution industrielle va exposer. Soit parce que les hommes vont être remplacés par des robots, soit parce qu'elle va éclater en de multiples endroits.

En passant au numérique, la fabrication et la production vont ainsi sortir de l’usine pour s’installer dans les bureaux et au domicileSi l’ordinateur portable a mis l’informatique dans toutes les mains, l’imprimante 3D va mettre l’industrie dans toutes les mains - voir  ou . Et le drone sera l'autre grand vecteur de cette mutation.

Après le bureau disparu, nous entrons probablement dans l'ère de l'usine disparue.

La généralisation des drones et des machines 3D va déstabiliser le secteur industriel.

La plupart des emplois industriels du futur ne seront plus forcément à l’usine, mais dans des bureaux d’un nouveau genre réunissant dans un même espace des designers, des ingénieurs, des informaticiens, des experts en logistique, des hommes de marketing et d’autres professionnels dans des domaines probablement encore inconnus. Les lignes séparant le secteur manufacturier et le monde des services et celui de l'habitat deviendront de plus en plus floues. 

Cette révolution va nous obliger, comme toutes les révolutions, à repenser entièrement nos façons de produire, de travailler et d'habiter

"The Mobile Factory" en est une excellente illustration.

Sur la mutation que cela va impliquer pour les villes, voir "Et si le drone était aussi une révolution urbaine ?"

Voir aussi "Next Factory" et "Où s'invente le travail de demain ?"